Noctéa & Victoria – Le Pacte des Lunes

Des siècles passèrent.
Les pierres s’effritèrent, les prières se turent, et le vent seul se souvenait des chants anciens.
Au milieu d’un monastère en ruine, perdu dans les brumes d’une vallée oubliée, Noctéa marcha parmi les décombres comme guidée par une main invisible.
Sous ses pas, la terre semblait respirer.
Et au détour d’une arche brisée, elle la vit.
Et au cœur des ruines d’un monastère oublié, Noctéa découvrit un tombeau.
Sur la pierre grise, un nom gravé : Victoria.
La poussière du temps semblait veiller sur son sommeil éternel…

Victoria.

Noctéa sentit son souffle se suspendre.
Tout autour d’elle, le silence pesait, dense comme une promesse.
Elle posa ses mains sur la pierre froide, et le grimoire qu’elle portait depuis l’aube s’ouvrit de lui-même, ses pages vibrant d’une lueur pâle.
Les mots oubliés d’un chant s’y dessinèrent, tracés à l’encre d’argent.
Alors, d’une voix tremblée mais sûre, Noctéa entonna la mélodie.

Le vent se leva.
Les flammes moururent.
Et du tombeau, un souffle ancien répondit.

Victoria s’éveilla.
Ses yeux, d’un éclat d’aube voilée, cherchèrent la lune à travers les pierres effondrées.
La poussière s’éleva en halos, et le sceau du tombeau se brisa dans un grondement sourd.
Une présence, douce et terrible, se répandit dans la salle.

Elles ne se connaissaient pas.
Ni sœurs, ni amantes, ni ennemies.
Mais un lien les unissait — tissé avant le temps, scellé par les astres eux-mêmes.
Deux âmes miroirs, deux éclats d’une même lune brisée.

Noctéa, l’ombre et la mémoire.
Victoria, la lumière et l’oubli.

L’une éveilla l’autre, et ensemble, elles traversèrent la nuit.
Là où le monde avait cessé de rêver, leur histoire recommença.
Et dans les reflets du ciel sombre, deux lunes se levèrent enfin. 🌑🌕

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